vendredi 16 juillet 2010

Le mot du jour

Guilledou : n.m., (du vieux français guiler, tromper). Fam. Vieilli. Courir le guilledou : chercher des aventures amoureuses.

À utiliser avec parcimonie !

jeudi 15 juillet 2010

Jour de Recrue !


La Recrue du mois de juillet est Maxime Collins, avec son roman Comme si de rien n'était. Allez voir ce qu'en ont pensé les autres membres de la Recrue du mois: www.larecrue.net

Voici ma critique de ce livre.



Dire les « vraies affaires »

Quatre personnages loin de chez eux, en fuite, et en quête d'eux-mêmes. Quatre amis qui doivent se retrouver à Montréal. Chaque personnage a son chapitre, indépendant des autres, et les retrouvailles ont lieu dans la cinquième partie. Alors qu'ils sont à l'étranger, ils vivent diverses expériences, pas toujours très belles ni glorieuses, qui les transforment. Pourtant, lors de leur rencontre, ils font tous comme si de rien n'était...

Je crois que l'idée est bonne. L'auteur a choisi de découper un moment précis de la vie de ses personnages, tour à tour, pour les faire se retrouver, point culminant du récit. Pour cela, c'est réussi. Ils cachent leurs déboires, plutôt gênants - la plupart de ceux-ci ont un rapport avec la sexualité - incapables de se dire en face « les vraies affaires ». Il me semble qu'effectivement, cela arrive souvent chez plusieurs personnes... Il y a donc des moments d'une belle justesse dans ce livre. Pourtant, j'ai trouvé l'écriture somme toute scolaire: cela aurait pu être resserré à certains endroits, développé à d'autres. Et quelques clichés m'ont agacée.

Mais en dépit de ça, une chose est sûre : Comme si de rien n'était est un premier livre qui se lit bien, fluide et dynamique, avec ces quatre personnages qui se démènent, qui ne veulent qu'être heureux, dont on attend impatiemment les retrouvailles à la fin : le suspense fonctionne, on veut savoir (même si je m'en doutais, je voulais savoir)!

lundi 12 juillet 2010

Exactement

Des moments libres. Toute vie bien réglée a les siens, et qui ne sait pas les provoquer ne sait pas vivre. - Marguerite Yourcenar.

C'est exactement ça, oui.
Alors, provoquons !


vendredi 9 juillet 2010

Marie-Antoinette ?


Oui, oui, vous avez bien lu. Marie-Antoinette. Le film, sans hésitation, oui ! Et aussi, maintenant, le livre. Pas n'importe lequel. Celui d'Antonia Fraser, historienne anglaise.

J'ai dévoré ce livre. Je ne lis pas souvent de biographies - peut-être pas assez souvent, je ne sais pas - mais celle-ci m'a complètement happée. J'ai adoré le film de Sofia Coppola, et cela m'a donné le goût de lire le livre qui l'avait inspirée... j'ai complètement adhéré à l'univers dépeint par Fraser.

Mais quelle femme, cette Marie-Antoinette, qui a abandonné son pays pour faire sien la France ! On a parlé d'elle sans la connaître, et Antonia Fraser replace les choses en leur contexte, d'une écriture fluide, passionnante et passionnée. Vraiment ! On refait le parcours de l'adolescente, puis la femme qu'elle est devenue, les événements qui ont ponctué sa vie, comment, en tant que femme, dauphine, Autrichienne, Reine de France, passionnée, elle a vécu. Cette historienne et auteure aime son sujet, c'est clair. Il y a tout un travail dans ce livre que j'ai terminé alors que j'étais à Paris, éblouie. Par la force de caractère, le courage et la dignité de Marie-Antoinette.

Je lis vraiment de tout. Je n'ai pas toujours besoin d'apprendre quelque chose, pour apprécier un livre, une écriture, une atmosphère. Je n'ai besoin que d'un souffle, une voix, un talent. Eh bien, dans ce livre j'ai tout trouvé, tout !

Une petite lecture historique que je vous suggère, donc !

jeudi 1 juillet 2010

Paris

Je ne suis pas la première à dire : Ah, Paris !
Quelle belle ville... je l'adore.
Je reviens du Marché de la poésie de Paris, qui a eu lieu du 17 au 20 juin à la Place Saint-Sulpice, juste devant la belle église du même nom. Un grand nombre de stands se tenaient là, malgré le froid, la pluie, le vent... aïe! Beaucoup de poètes étaient présents. De belles rencontres.
J'ai profité de mon passage à Paris pour participer au projet sur la condition féminine de Marie-Hélène Le Ny. Elle rencontre des femmes, de différents horizons, fait un portrait, et enregistre leur lecture d'un texte qui les a marquées comme femmes. Sans être nécessairement féministe, ce projet se veut une façon de donner la parole aux femmes. On sait qu'encore aujourd'hui, elles n'ont pas cette liberté partout...
J'ai donc été dans l'atelier de Marie-Hélène Le Ny, et j'y ai lu le poème Adolescence, de Geneviève Amyot, qui chaque fois que je le lis m'émeut.
Je vous laisse d'ailleurs le lien vers le blog du projet :
http://femmesenmouvement.over-blog.com


Adolescence


Dans cet espace que tu as établi
désormais entre nos corps
Je me tiens
Je voyage

De la rigueur de tes ruptures
à l'inévitable de ma perte
je voyage

De tes désirs à mon inquiétude
De tes silences à ma nostalgie
De ta porte close à mes bras vidés

Je t'en prie

Laisse-moi t'aimer encore
comme on aime une petite fille
Encore un peu
Parfois

Dans la persistance heureuse
de nos complicités matrices
je voyage

Tu es belle je suis fatiguée
Pourtant encore si vive je me tiens

Ma jeunesse n'est pas perdue
puisqu'elle est en toi

De tes chants à ma joie je voyage
De tes sarcasme à mes fureurs
De ton amour troublé à mon amour
en désarroi

Ta jeunesse est une pudeur extrême
que je contemple du bout des cils

Tu te caches parchemin précieux
dans la nécessité de ton urne propre

Je me tiens
Sentinelle fragile
Ignorante
Ridée

De la splendeur de tes mouvances
à la ténacité de mes pertes je voyage

De mon enfance saccadée à la tienne
en miracle incomplet

De ta colère de mal entendue
à ma honte de répudiée

De mon sang qui s'en va
à ton sang qui s'en vient
Et je le bénirai
Que tu m'en montres ou non la couleur
je le bénirai
Ton premier livre t'en souviens-tu
C'était Une toute petite dame

Tu seras la première
La toute première dame
Je te bénirai
Puisque nous ne nous berçons plus

De tes danses à mon pas
je voyage
De tes grandeurs à mes gloires
De tes conjugaisons à mes poèmes
De mes espoirs à tes rêves

En cette nouvelle face pour l'amour
Méconnaissable de toute évidence
Dans le nécessité aveugle de l'arrachement
Dans le dur contentement du don
Je me tiens
Sentinelle forte
Fière
Fervente je me tiens
Je voyage
Silencieuse
Au plus ultime de tes feux


Toute l'oeuvre poétique de Geneviève Amyot est disponible aux Éditions du Noroît.
http://www.lenoroit.com/