vendredi 5 mars 2010

Un petit vers ce matin...

La ville se déplie et s'irise de tout l'ample délassement de l'air.

Marie Uguay, « Poèmes en prose », Poèmes, Boréal, 2005.

Il est venu avec des anémones

Non mais ! Quel beau titre ! et quel beau livre !
J'ai été happée, comme on dit, par le livre de Lyne Richard, publié chez Québec Amérique. J'ai visité, l'espace de ces presque deux cents pages, Roses-sur-Mer. J'ai humé l'odeur des roses, persistante, magnifique et parfois écoeurante.
Les personnages, toujours au bord de la folie, m'ont touchée, victimes d'une espèce de malédiction : « Ici, à Roses-sur-Mer, on croit que la mer sort ses couteaux la nuit et vient trancher les cordes vocales de ceux qui n'ont plus assez de mots pour la douleur.»
Je n'ai pas été étonnée que Lyne Richard soit aussi poète : ces récits, ces « nouvelles » dont chaque personnage principal habite ou est de passage à Roses-sur-Mer, sont empreints d'une douce poésie. Les mots sont bien choisis, il y a quelque chose de magique, de berçant, de magnifique dans ces courts textes bien ficelés, prenants, touchants.
Je crois que j'attendais d'être à nouveau émue et transportée pour réécrire un commentaire de lecture... et voilà !
Et j'adore l'idée du titre : les anémones, oui, sont de belles plantes à fleurs, mais également des animaux marins carnivores...
Le titre représente parfaitement le contenu. C'est beau, ça coule, c'est significatif sans jamais être lourd.