jeudi 30 décembre 2010

pour passer l'hiver...


profondeur sombre des forêts
avec ces sapins enchâlés de neige
ravins aux blanchâtres finitudes
et ces rivières gelées semblables
à de grands chemins pâles

montagnes transparentes au couchant
ma solitude habitée du paysage
ton souvenir en moi
les collines descendues au coeur

je me sens femme et vallée lointaine
et nuit à venir

(Marie Uguay, Signe et rumeur, 1976)

samedi 11 décembre 2010

Un petit mot sur La revanche de May

Le livre m'attirait car il me promettait une espèce de suspense relativement à un manuscrit... et que voulez-vous, j'aime les livres dans lesquels il est question d'un manuscrit secret, de gens qui le cherchent, un peu dans le style de L'Ombre du vent.

Une journaliste se voit remettre un manuscrit par un homme. Touchée par le récit de deux femmes qui se confondent, elle essaie de démêler ces histoires, de retrouver les femmes et les enfants impliqués. La recherche de la journaliste nous entraîne à travers plusieurs histoires - celles de femmes opprimées, celles d'enfants laissés à eux-mêmes, abandonnés, violentés.

On y croit, à ce récit enchâssé, on est emporté par la langue souple de Nassira Belloula, qui nous prend et nous entraîne là où elle le veut bien, à travers la blanche Alger - pas si blanche, finalement.

Alors je l'ai eue, mon histoire de manuscrit perdu, mais j'ai eu bien plus. Les histoires de ces femmes me rapellent l'importance d'écrire pour transmettre, ne pas oublier, et surtout, pour vivre et survivre.
La revanche de May, éditions de la Pleine lune, 2010, 216 pages.