lundi 13 avril 2009

J'écris pour votre solitude ce soir...

... écrit Marie Uguay dans les Poèmes en marge qui ont été rassemblés en 2005, pour l'édition de ses poèmes complets chez Boréal.
Et voilà que ce soir, justement, j'écris pour votre solitude, peut-être...

Ce n'est peut-être pas un hasard si les poèmes ont été regroupés sous le titre Poèmes en marge. Pour Uguay, l'idée de marge, de seuil, était importante. L'Outre-vie, par exemple, ne se situe-t-elle pas dans un entre-deux, au seuil même de la vie et de la mort ? N'est-elle pas le lieu de la marge par excellence ? Ce lieu où, peut-être, nous sommes seuls, mais aussi uniques. Ce lieu qui nous permet d' inventer nos existences.

Je pense à l'idée de la solitude, et de la marge surtout, ce soir, alors que je suis en train de regarder l'émission 24/60 à RDI, et il y est question d'intimidation. De ces jeunes enfants intimidés, laissés à eux-mêmes, rejetés, en marge des autres étudiants. J'ai envie d'écrire pour leur solitude, ce soir, j'ai envie que les marges s'élargissent, rien qu'un peu. Nous voyons ces jeunes, un peu mal à l'aise devant la caméra, qui avouent avoir été intimidés, et qui osent le dire à la télévision. J'envie leur courage. Vraiment ! Je pense à cette jeune fille, aux cheveux rouges, qui avait des maux de ventres terribles tant elle avait peur d'aller à l'école. Mais c'est tous les jours, l'école primaire ou secondaire !
Je n'ai pas été intimidée à l'école. Mais parfois, je me sentais seule, différente, rejetée... et j'avais la lecture, l'écriture, je n'avais pas encore Marie Uguay, qui écrivait pour moi, mais... il y en avait d'autres. Il y avait des gens pour colmater la brèche, pour empêcher la marge de s'élargir, pareille à une immense cicatrice, non, une blessure, et de devenir un trou...

Peut-être que je me laisse emporter un peu trop loin.

Dès demain, je serai emportée jusqu'à Québec, pour le Salon du livre de Québec, où j'entrerai en contact avec des gens et des livres qui illuminent, qui apaisent, et qui rapprochent.
Pour l'heure, je vais retrouver le narrateur de Seul dans le noir, de Paul Auster... et je vais l'accompagner - ou peut-être va-t-il m'accompagner, moi - dans une longue nuit ténébreuse, pleine de mots et d'histoires américaines.

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