samedi 22 mai 2010

Le tombeau d'hiver


J'avoue avoir d'abord été attirée par le titre, magnifique, poétique, et puis la couverture, que je trouve superbe. Je ne savais rien du Tombeau d'hiver, roman, que dis-je ! épopée publiée chez Alto, traduite par Dominique Fortier, dont le dernier livre, par ailleurs, m'attends sur ma table de chevet, Les larmes de saint Laurent.

Bref, j'ai commencé Le Tombeau d'hiver et me suis retrouvée dans le désert égyptien, avec Avery et Jeanne, qui s'aiment passionnément, qui aiment aussi partager leurs souvenirs, comme s'ils s'ouvraient l'un à l'autre, avec pudeur et désir. Ils sont à Abou Simbel, où Avery travaille à la reconstruction de deux temples égyptiens. Ainsi l'auteure parle-t-elle des ruines, de la préservation du passé, des destructions puis reconstructions de l'homme, des transformations des lieux que nous habitons, ou que certains sont forcés de quitter... Michaels nous entraîne du Nil vers le Saint-Laurent, en Égypte, au Canada ; elle nous fait rencontrer les nubiens - il est question du déplacement dont ils furent victimes dans les années 1960.

Les amoureux sont donc remplis, vivants, Jeanne est enceinte... ils demeurent sur un bateau, en Égypte, et réfléchissent à la reconstruction de ces temples... est-ce bien ? Est-ce bien de déplacer des peuples ? Des cours d'eau ? Ils se questionnent beaucoup, philosophent... parfois un peu trop à mon goût. Des gens pensent-ils vraiment ainsi ?

Nous rencontrons également Lucjan, racontant Varsovie durant la guerre.

Bref, nous faisons de beaux voyages avec Anne Michaels, qui écrit avec le souci du détail, qui brode, qui tisse, qui ne laisse rien au hasard.

Elle qui est aussi poète nous donne un récit superbement bien écrit, tout en nous apprenant un tas de choses sur l'histoire avec un grand H, mais aussi sur l'histoire des plantes, par exemple, à plus petite échelle.

Un livre à lire à petits coups, tant il y a de choses dans ces quelques 400 pages qui nous emmènent au bout du monde.

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